Interfaces Coopération internationale Agriculture
Christophe Masson : « Au Sénégal, les agricultures bougent ! »

La Chambre d’Agriculture de Saône-et- Loire s’ouvre à la coopération internationale pour le développement. En décembre 2018, elle est allée sur le terrain, au Sénégal, rencontrer quelques acteurs.
Le gouvernement sénégalais s’y investit depuis 2014 à travers le Plan Sénégal Emergent (PSE) dont l’agriculture est un axe essentiel ; autosuffisance et exportations étant les maîtres mots. Il y a aujourd’hui encore de l’espace à conquérir pour produire, les programmes de développement « s’amoncèlent », les investisseurs étrangers (30% du PIB) accompagnent le mouvement... Depuis 4 ans, l’agriculture affiche une croissance annuelle de 8 à 10%. Arrêtons-nous sur 2 étapes de la mission : Tivaoune et N’Guelakh.
Tivaoune, fief du tubercule de l’avenir
Le Sénégal a produit en 2018 un million de tonnes de manioc environ, soit 2 fois plus qu’il y a 3 ans ; principalement dans la région de Tivaoune, à100kmaunord-est de Dakar.
Le manioc est à la base de très nombreux produits utilisés et consommés au Sénégal : farine, tapioca, gomme, amidon, atiéké par exemple. Il a des qualités organoleptiques et nutritives avérées (énergie, vitamine C, potassium, fibres, sans gluten...). Sa culture est rentable. Elle est simple, d’une grande souplesse et permet avec des variétés locales des rendements en pluvial (10-15 t/ha), le double avec des variétés sélectionnées, et 4 fois plus avec l’irrigation !
Son potentiel de développement offre au Sénégal d’évidentes perspectives en matière d’emplois pour les jeunes (production) et pour les femmes (transformation). L’Interprofession (IMS) s’emploie à promouvoir et à dynamiser la filière (30 000 producteurs), par exemple, en diffusant des variétés sélectionnées, plus résistantes, plus productives et de meilleure qualité.
Pour Assane Ndiaye, président de l’IMS : « le manioc est la culture de l’avenir ».
N’Guelakh Peul, l’agro-écologie pour rester éleveur et vivre au village
Cette mission a été l’occasion de nombreuses autres rencontres : groupement de femmes productrices et transformatrices de riz (région du fleuve), producteurs- exportateurs de mangues et agrumes (sud Dakar), ONG, entreprises de l’agro-fourniture, organismes institutionnels du développement agricole...
Autant de contacts qui ont démontré une nouvelle fois tout l’intérêt d’aller sur place voir les acteurs, chez eux. Acteurs, et de- main peut-être, partenaires. Nos territoires ont tellement à partager ! Si nos contextes sont réellement différents, les problématiques agricoles et rurales le sont- elles vraiment ?
Christophe MASSON | Mission Coopération Internationale pour le Développement - Service Formation Innovation
cmasson@sl.chambagri.fr | 0385295641
Chambre d’Agriculture de Saône-Et-Loire
Photo de couverture : Une ferme piscicole au sud de Dakar.